L’objectif de cette école de formation est d’initier à la fois les étudiants et les enseignants-chercheurs de différents pays surtout Ivoiriens et français à de nouvelles pratiques de recherches pour apprendre à travailler ensemble.
Revitaliser les sites d’orpaillages
Dans la pratique, cette École de Formation à la Recherche (EFR-IRD) se propose d’évaluer la santé des sols et de l’écosystème post-mine, et des ateliers de co-construction de scénarios de “revitalisation” d’un site d’orpaillage élaborés à partir du travail d’écoute des acteurs locaux et des connaissances académiques et vernaculaires. Pour cette phase, le site d’orpaillage de Kokumbo situé au centre de la Côte d’Ivoire a été choisi.
Il s’agit de réfléchir ensemble, pas seulement entre chercheurs, mais avec les personnes qui y vivent sur place, à comment on peut transformer le territoire pendant la mine et après les activités minières
« Nous avons focalisé notre école autour de l’activité minière, l’orpaillage et la santé des sols en intégrant toutes les facettes liées à cette activité. Il s’agit de réfléchir ensemble, pas seulement entre chercheurs, mais avec les personnes qui y vivent sur place, à comment on peut transformer le territoire pendant la mine et après les activités minières. », a expliqué Laurence Maurice, directrice de recherche à l’IRD.
Étude comparative des sols
Elle a indiqué qu’une mesure de santé des sols sera menée entre un site orpaillé, un site en voie de revégétalisation, un site forestier, un site agricole à l’effet de voir comment le sol et la biodiversité des sols répondent à des pressions extérieures, en particulier dus aux activités humaines.
« Nous allons travailler sur les sites actuellement orpaillés, sur des sites qui ont été abandonnés et qui sont en voie de revégétalisation. Nous allons également réaliser des entretiens avec les populations locales pour voir comment elles vivent sur ces territoires et également comment elles se projettent dans le futur. », a fait savoir Laurence Maurice.
Dans la même veine, Alain Brauman, directeur de recherche à l’IRD a souligné la nécessité de conjuguer les efforts pour donner vie aux sites d’orpaillages. « Nous devons travailler ensemble. Ce qu’on veut, c’est de créer l’interdisciplinarité. », a-t-il précisé.
Végétalisation du site de Kokoumbo
En Côte d’Ivoire, l’orpaillage fait travailler près de 500 000 personnes, sans compter les emplois indirects. L’orpaillage est également source de multiples perturbations sociales (conflits d’acteurs, conflits d’usages) et environnementales, comme la pollution des sols et de l’atmosphère, la perturbation des écosystèmes aquatiques et terrestres, et accélère la déforestation.
En mars dernier, l’un des sites d’orpaillage de Kokoumbo avait bénéficié d’une végétalisation suite à un projet de recherche interdisciplinaire sur la remédiation des sites mené par le Centre universitaire de recherche d’application en télédétection (Curat).
Pour le professeur Kouamé Kan Jean, directeur du Curat, la communauté riveraine est le maillon essentiel de cette initiative qui se veut participative. « Dans une activité, si la communauté n’est pas impliquée, tu ne peux pas réussir », a évoqué le directeur du Curat. Tout en indiquant que l’activité de restauration peut donner vie à un site minier